Séville a été arabe pendant plus de cinq siècles, à partir de la conquête de la ville par Musa Ibn Nusayr en 712, jusqu'à la reconquête de la ville par le roi Ferdinand III en 1248.
Pendant cette période la ville a occupé un role important dans l'organisation des différentes dynasties qui ont gouverné dans la province d'Al-Andalus. À l'époque des Almohades, Séville était la capitale d'un royaume qui s'étendait sur le Maghreb et la moitié de l'Espagne.
Ces cinq siècles de civilisation arabe ont laissé un important héritage historique qui se manifeste aujourd'hui dans l'architecture, la langue, les traditions... L'idée de ce tour est de vous faire découvrir les éléments les plus importants de cet héritage.
Je vous propose de suivre un itinéraire mais vous pouvez bien entendu changer l'ordre des visites ou sauter les visites que vous avez déjà faites auparavant.
Plan de la visite
Grande Mosquée omeyyade (Église du Salvador)
A l'endroit où se tient l'église du Salvador s'élevait la Mosquée d’Ibn Adabbas, construite sous le règne d’Abd al-Rahman II (829). Suite à sa destruction en 1671 pour construire l'église baroque du Salvador, il en reste très peu de traces. Vous pouvez tout de même admirer la base du minaret et la cour des ablutions.
Grande Mosquée almohade (Cathédrale)
De la grande mosquée on n'a conservé que le magnifique minaret (la Giralda), la cour des ablutions et certains accès comme la monumentale porte du Pardon.
De la cour des ablutions (sahn) il ne reste qu'une partie des galeries et la grande citerne qui se trouve sous la cour. On peut y voir des grands arcs en fer à cheval qui donnent une idée de l'aspect qu'avait la salle de prière originale.
La porte principale est connue sous le nom de Porte du Pardon. Elle conserve de très beaux stucs de style almohade. La façade extérieure est un rajout de style Renaissance de 1519.
Minaret (Giralda)
En 1184, le calife Abu Yaqub Yusuf ordonne la construction d'un gigantesque minaret pour la mosquée, sur le modèle d'édifices almohades similaires : la Koutoubia de Marrakech et la tour Hassan de Rabat. L'œuvre est achevée en 1198, avec une hauteur de 94 mètres et elle est couronnée de quatre sphères de cuivre superposées de diamètre décroissant de bas en haut. La Giralda est alors un des monuments les plus fastueux et les plus admirés d'Al-Andalus.
En 1356, un tremblement de terre secoue la ville : la Giralda perd son couronnement de cuivre et la mosquée subit d'irréparables dommages, qui amènent le chapitre à décider de sa destruction en 1401. Le sommet de la Giralda est provisoirement surmonté d'une modeste toiture.
En 1558, l'architecte Hernán Ruiz II se voit confier la construction d'un clocher au sommet de la tour. En 1568, les travaux se terminent par la pose de la statue de la Foi, coulée en bronze par Bartolomé Morel, sur un dessin original du peintre Luis de Vargas.
Pour la visite je vous conseille de réserver à l'avance pour éviter de perdre votre temps dans les files d'attente. Votre trouverez toute l'information dans cet article:
Hammams ou bains arabes
A proximité d'une mosquée ont trouvait toujours des hammams. Il s'agit des bains arabes qui permettaient aux fidèles de faire les ablutions avant d'aller prier.
Selon les chroniques catholiques, lors de la reconquête de la ville on contait 19 bains arabes dans le centre de Séville. La plupart de ces bains ont été détruit mais on peut encore en visiter certains près de la cathédrale.
- Restaurant San Marcos (6 rue Mesón del Moro): On peut y admirer les bains tels qu'ils existaient à l'époque arabe. Avec des murs en brique, le toit est voûté en berceau et il conserve les entrées de lumière avec des étoiles à huit branches.
- Bar Giralda (rue Mateos Gago): On peut observer deux salles qui conservent l'architecture des bains arabes qui s'y trouvaient à l'époque.
- Rue San Isidoro: Entre les numéros 2 et 10 de cette rue on peut trouver les restes d'autres "hamman" répartis entre le siège actuel de l'Unicef, au numéro 8, où on peut observer la salle chaude des anciens bains arabes. Également aux numéros 4 et 6 se trouvent les vestiges, en assez bon état de conservation, de la roue hydraulique de ces thermes.
- Les Bains de la Reina Mora sont des bains almohades du XIIIe siècle situés rue Baños. Ils sont actuellement en rénovation et ne permettent pas les visites.
Alcazar
L'Alcazar était initialement un palais fortifié wisigoth qui fut utilisé par les arabes dès la conquête de la ville afin de contrôler l'accès au fleuve. Les transformations du palais furent initiées par les Omeyyades à partir de 844 sous le règne de l'émir Abd al-Rahman II, et modifié par la suite par les Almohades qui édifièrent d’autres cours et palais.
Les transformations progressives du palais en firent le centre politique et religieux de la ville.
Les seuls éléments du palais islamique qui subsistent encore aujourd’hui sont la cour des Stucs (patio del Yeso), la salle de Justice (sala de la Justicia), la cour en croix (patio del Crucero, convertie peu après pour accueillir les bains de doña María de Padilla), la cour de la maison du Commerce (patio de la Casa de Contratación) et les murailles, qui entourent le complexe historique.
Abd al-Aziz (Arquillo de Mañara)
Cette porte qui relie actuellement l'avenue de la Constitution et la Plaza del Triunfo était au XIIIème siècle la porte d'entrée de l'Alcazar depuis le fleuve. Vous pouvez facilement passer à côté sans y faire attention, du fait qu'elle ne soit pas bien mise en valeur.
Bab al-Qatay (Porte de l'Huile - Postigo del Aceite)
Cette porte est une des trois portes qui sont encore debout après la destruction de la plupart des 19 portes qui permettaient d'entrer dans la ville. Les deux autres sont la porte de la Macarena et la porte de Cordoue.
Son nom arabe signifie «Porte des Navires» car elle correspond à l'entrée des arsenaux almohades. Après la conquête chrétienne elle apparaît sous le nom de porte de l'huile du fait des entrepôts d'huile qui étaient situés à proximité.
Tour de bronze (Torre de bronce)
Dans l’enceinte de la Casa de la Moneda se trouve l'ancienne Maison du Trésorier, qui est maintenant un restaurant italien. Lors de travaux réalisé en 2012 les restes d'une tour almohade ont été découvert. Il s'agit de la troisième défense de la ville, baptisé comme la Tour de Bronze, et qui était intégrée dans la Casa de la Moneda.
Tour de l'argent (Torre de la plata)
C'est une tour d'observation militaire qui permettait d'assurer le contrôle du fleuve Gualdalquivir.
La tour fut construite en 1220, durant la domination almohade, afin de contrôler l'accès à la ville depuis la rive gauche du Guadalquivir. Il s’agit d'une tour albarrane (de l'arabe barrani, extérieur) car elle faisait partie de l'ensemble des fortifications érigées autour de la ville par les Almoravides et les Almohades entre le XIe et le XIIIe siècle. Elle était reliée à l'Alcazar par un pan de muraille, qui allait jusqu'à la tour de l'Or et fut démoli en 1821.
Elle faisait partie des fortifications érigées autour du centre historique de la ville et de l'Alcazar par les Almoravides et les Almohades entre les XIe et XIIIe siècle.
Elle se trouve englobée depuis le XVIIe siècle dans un édifice bâti à la rue Santander et se retrouve ainsi quasiment entièrement cachée à la vue. Elle fait partie de l'enceinte de la Maison de la monnaie, depuis laquelle elle est entièrement visible.
Murailles de la ville
Peut de sévillans le savent et encore moins de touristes mais il est possible d'observer un morceau important de la muraille Almohade qui reliait la Tour de l'Argent à la Tour de l'Or. Pour la voir il faut entrer dans le bâtiment d'Assurances Helvetia. Une belle surprise vous y attend...
Tour de l’Or (Torre del Oro)
La tour fut construite en 1221, durant la domination almohade, afin de contrôler l'accès à la ville depuis la rive gauche du Guadalquivir. Elle défendait également le fleuve grâce à une chaîne qui reliait une rive à l'autre.
Il s’agit d'une tour albarrane (de l'arabe barrani, extérieur) car elle faisait partie de l'ensemble des fortifications érigées autour de la ville par les Almoravides et les Almohades entre le XIe et le XIIIe siècle. Elle était reliée à l'Alcazar par un pan de muraille, qui passait par la tour de l'Argent et fut démoli en 1821.
Son nom viendrait du fait que l'or ramené de l'Amérique au XVIe siècle y aurait été conservé. Selon une autre hypothèse, il serait dû à l'aspect doré qui la caractérisait à l'origine.
Zone portuaire
Séville a toujours occupé une situation maritime stratégique. À l'époque Almohade son port s'étendait dans le quartier de l'Arenal, entre la Tour de l'or et le pont de barque.
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